Comment ma mère, qui ne s’y connait absolument pas, a réglé mon problème de genou

Juin 2020 | 4 commentaires

Mon genou me fait mal depuis deux mois. Et vous ne me croirez pas, mais j’adore ces moments où ça va mal ! Car c’est l’occasion d’apprendre quelque chose, de découvrir une nouvelle technique, de comprendre une subtilité que je n’avais jamais saisie. Il y a tant de choses à explorer !

 

Contrairement à beaucoup, je ne fuis pas les symptômes. Au contraire, j’apprécie quand ils se manifestent. Mais ce n’est pas un hasard : j’aime observer le fonctionnement du corps. Je me pose mille questions : pourquoi fait-il cela ? Comment arrive-t-il à faire une chose si étrange ?  Et j’ai remarqué que lorsqu’on appréciait un symptôme, il ne restait jamais longtemps. À l’inverse, l’inquiétude, l’angoisse le font stagner, voire s’empirer.

 

Donc depuis deux mois, j’ai du mal à m’accroupir et à me relever. C’est venu lentement. Au début du confinement, j’avais pris un peu de poids. Je venais de sortir d’une période difficile. Déménagement, charge de travail exorbitante, changement de vie, nous nous sommes un peu laissés aller au niveau alimentaire.

 

Du coup, je suis revenu à mes bases : sevrage du sucre et arrêt du gluten. Je me connais, et je sais comment faire maintenant, à force d’analyser et de tester.

 

Ce n’est pas le premier sevrage. J’en ai fait plusieurs. Le premier, que j’ai relaté dans le blog, était drastique. À la dure ! C’était il y a dix ans maintenant. Je n’ai plus mangé aucun sucre pendant trois ans.

 

J’ai repris par inadvertance : les enfants ne terminaient pas leur yaourt et je ne supporte pas de jeter de la nourriture. Je terminais donc les pots. Et lentement, j’ai repris le sucre.

 

Evidemment, jamais comme avant ! Je suis devenu un enfant de chœur après mon premier sevrage. Mais le sucre reste du sucre.

 

Et j’ai remarqué que la quantité ingérée dépendait fortement de mes états émotionnels. Quand la vie semble difficile, le sucre apporte du réconfort. On a envie de douceur.

 

La reprise du sucre m’a permis de tester diverses manières de me sevrer à nouveau.

 

J’ai pratiqué le Low Carb, qui consiste à ne prendre que les aliments à faible index glycémique.

 

J’ai aussi testé quelque chose qui ressemble un peu au régime paléo. En rejetant tout ce qui était industriel, on évite naturellement le sucre rajouté.

 

J’ai cherché aussi ce qui permettait de tamponner les fluctuations glycémiques et les astuces pour bien débuter un sevrage : les purges, les aliments, l’attitude. J’ai tout analysé.

 

Alors quand je réintroduis le sucre, parce que la vie en a décidé ainsi (je ne culpabilise pas!), je sais comment revenir très facilement à une alimentation tip top. Ça, je sais faire maintenant.

 

J’ai donc cru, comme beaucoup, que cette petite prise de poids accidentelle était responsable de cette douleur de genou (beaucoup incriminent le poids, même s’il est rarement responsable dans ce type de douleurs). J’ai corrigé mon alimentation et j’ai fondu. Mais le genou ne s’arrangeait pas.

 

Il a donc fallu me pencher un peu plus sérieusement sur cette articulation. Qu’est-ce qui n’allait pas ?

 

En pratiquant une technique subtile personnelle (sans même toucher) il y a une semaine, j’ai eu l’impression de retrouver un genou tout neuf. Mais, chose étrange, la douleur restait. C’était paradoxal !

 

C’est comme si je sentais que mon genou rajeunissait, qu’il fonctionnait à merveille, mais que pourtant, il coinçait.

 

En tout cas, même si étrange, c’est une sensation agréable et je comprends mes patients qui me disent retrouver un genou tout neuf. Si c’était ça, j’en redemanderais tout le temps ! C’est carrément incroyable !

 

Sur quoi ai-je agi ? Sur le tissu d’enveloppe de l’articulation : la capsule articulaire. Je suis intimement convaincu que ce tissu agit comme un filtre de piscine pour le liquide qui se trouve dans l’articulation. S’il pose problème, l’articulation, à la longue, dégénère.

 

Ma technique visait ce tissu, et j’eus le résultat prévu. Mais la douleur ne cédait pas pour autant. Pourquoi ? Parce que je venais de traiter l’aspect biologique et il restait l’aspect mécanique : le genou ou l’un des ménisques n’était pas à sa place.

 

Comme je me préoccupe habituellement plus des autres que moi-même, j’ai laissé traîner. Je me suis dit que je m’en occuperai quand j’aurai le temps. Et ce temps n’est pas venu.

 

Alors la vie en a visiblement décidé autrement…

 

Pour entrer dans le jardin, il faut chez moi, passer par la cour et pour cela, déplacer un gros portail en fonte. Pendant que je le soulevais, ma mère l’a tiré vers elle sans que je m’y attende. Et le portail a heurté mon pauvre genou malade.

 

J’ai fait semblant que tout allait bien (pour ne pas la culpabiliser). Et j’ai tenu quelques heures. Mais arrivé à la maison, je boitais.

 

Évidemment, je ne m’en inquiétais pas. J’ai confiance en mon corps. Je sais qu’il peut gérer beaucoup de choses, bien plus que je ne le pourrais volontairement.

 

Et je sais par expérience qu’un traumatisme en apparence délétère se trouve parfois être un stimulant pour les forces de guérison. Combien de personnes âgées ai-je vues qui, après un accident, récupéraient enfin de vieux problèmes qui semblaient gravés indélébilement dans le corps.

 

Alors j’ai laissé faire.

 

Et le lendemain, miracle : plus aucune douleur ! Plus aucune gène ! Ma mère m’avait visiblement remis le genou en place.

 

La moralité de cette histoire ?

 

Si votre mère vous fait mal, sachez que c’est pour votre bien.

 

Je plaisante bien sûr ! Ce que je crois, c’est que l’hyperfocalisation sur un problème est contre-productif. Ne focalisez pas sur vos bobos. Ils sont des signaux, des indicateurs. Ils ne sont pas là pour vous embêter. Prenez-les comme une demande de la part de votre corps.

 

Une chute ou un traumatisme n’est pas une condamnation. Souvent, cela bouscule le corps, le sort de ses habitudes et réactive les capacités de guérison.

 

Ne restez pas campé sur une méthode particulière pour guérir. Parfois « les voies du Seigneur sont impénétrables ». Cette expression signifie qu’on ne comprend pas toujours le pourquoi du comment d’une situation, mais que le résultat peut venir par n’importe quel moyen, même le plus improbable.

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4 Commentaires

  1. Marc-André

    J’ai eu l’impression de lire une partie de mon autobiographie dans la première partie de cet article. Ça m’éclaire sur certains points.

    Impressionnant quand même ce que le corps arrive à faire de lui-même et quand on commence à comprendre un peu son fonctionnement.

    Peut-on appeler hyperfocalisation le fait de se concentrer sur une douleur quelconque mais sans rien attendre de cette démarche?

    Réponse
    • Wladislas

      Non. Sans attente, c’est une défocalisation, où l’on laisse être ce qui est sans y participer.

      Réponse
  2. Virag

    Ah, le genou ! Je me bloque le mien régulièrement ( encore que ça se soit calmé ces derniers mois ). Alors du coup, je ne peux plus tendre ma jambe. J’ai essayé l’ostéopathie, l’auto-ostéopathie… Le truc qui marche le mieux, c’est d’aller nager, la brasse…
    Et puis un jour, je me suis bloquée le genou. Je devais aller sur une mission qui me déplaisait. Et là, manque de bol ( ou pas ), je me bloque le genou. Donc je ne peux pas y aller car conduire dans ces conditions n’est pas raisonnable. Et quelques jours plus tard, j’en parle à une amie, en lui disant que finalement, grâce à ce genou bloqué, j’ai échappé à un boulot qui me contrariait. Je lui parlais, calée sur mon fauteuil, les pieds sur la table. Je raccroche. Je me lève. Mon genou était décoincé, sans petit clac, sans douleur, sans rien.
    Depuis cet événement, je m’efforce en effet de penser à autre chose quand ça bugge. Je me dis que je suis sans doute un peu bloquée par quelque chose psychologiquement et que cela se manifeste au genou.
    Par contre, je suis intéressée par la technique de régénération. Massage profond ?

    Réponse
    • Wladislas

      Bonjour, vous avez raison, je n’ai pas mentionné l’aspect émotionnel. C’est vrai que je m’étais penché dessus, mais le traumatisme dessus a été salutaire et donc m’a plus marqué.
      Pour la technique, il s’agit d’une approche qui peut être quelque peu étrange car je ne touche pas le corps. Par la conscience j’entre dans les tissus. Il pouvait y avoir des adhérences au sein même de l’articulation, là où se trouve le liquide synovial. J’ai donc amorcé (par la pensée) un mouvement d’étirement de l’aponévrose pour détacher l’adhérence. Et l’effet était spectaculaire sur plusieurs de mes patients. Du coup, j’ai essayé sur moi dès l’instant où j’ai commencé à avoir mal au genou. Et j’ai eu le même résultat.

      Réponse

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