Pierre d’Alun et déodorants aux sels d’Alun : bon ou pas bon ?

Juin 2012 | 99 commentaires

pierre d'alun

 

 

Une grande marque de chaine de distribution vante dans une publicité ses nouveaux déodorants, remplaçant ceux qui contenaient de l’aluminium, un danger pour nos neurones. Pour les consommateurs, et rien que pour eux, v’là-t il pas qu’ils ont supprimé ces méchantes substances, en les remplaçant désormais – pour ne plus nuire à la santé – par des « sels d’alun ». Enfin, le consommateur peut dormir tranquille, les grandes surfaces s’occupent de sa peau. Aucun doute, qu’à force, ils l’auront bien un jour.

 

C’est évidemment nous prendre un peu pour des cons. Saviez-vous que la pierre d’alun est en fait un sel d’aluminium ? Je pensais que cela était évident. Mais non. Je me suis même fait remballé au magasin bio du coin parce que je demandais un déo sans aluminium et que visiblement, ceux aux sels d’alun ne me convenaient guère. « Mais non, s’il y avait de l’aluminium, ça se saurait Monsieur ! » m’a t-on répliqué.

 

Je suis dans le regret d’informer ces braves gens que la pierre d’alun, extraite de roches « alunites », en provenance essentiellement du Maroc, est en fait un sel double d’aluminium et de potassium. Il s’agit donc bien d’un sel d’aluminium qui fait tant polémique. Qu’il soit naturel ne signifie pas qu’il ne soit pas neurotoxique ! C’est leurrer le consommateur en vantant son origine naturelle. Le Mercure est tout autant naturel (vous en prendrez bien un petit peu, non ?). D’ailleurs, je connais pas mal de plantes toxiques biologiques. Pas de doute qu’elles porteraient l’estampille « bio » si elles étaient commercialisées.

 

L’alun (du grec als, alos, « le sel ») est un sel composé de souffre, d’aluminium et de potassium (parler de sel d’alun est une erreur de langage). Il était déjà utilisé par les romains qui l’employaient tant en médecine que pour les arts et surtout pour la teinture et la peinture. Il ouvre les pores, ce qui permet à la peinture de mieux pénétrer les toiles. Toutes les couleurs pastelles contenaient ce sel et toutes les toiles en étaient enduites (je ne sais si c’est encore le cas aujourd’hui). Ses propriétés astringentes (crispation des muqueuses) font qu’on l’utilise actuellement comme anti-transpirant. Mais l’alun a bien d’autres propriétés :

  • bactéricides (adieux mauvaises odeurs sous les bras),
  • émétiques (capable de provoquer un vomissement, utilisé dans le cadre d’épuration digestive),
  • hémostatiques (ça empêche le sang de couler. On l’utilise quand on se coupe lors du rasage),
  • coagulants dans le traitement de l’eau potable (sous forme de sulfate d’aluminium, qu’on appelle aussi « alun »),

Il est également utilisé comme adjuvant immunologique (dans les vaccins) et pour la fabrication de la plasticine qui donnera la pâte à modeler pour nos enfants. Youpi !

 

Bref, ce sel d’aluminium est utilisé partout ! Alors quand on veut nous faire croire qu’on n’utilise plus d’aluminium et qu’on nous en met sous un autre nom, moi, j’appelle ça de la tricherie, de la tromperie, voire de l’escroquerie. Bien qu’il soit dit qu’à faible dose, cela n’est pas nuisible, aux doses auxquelles nous sommes en contact quotidiennement m’effraie. Les études des « distributeurs d’aluminium » ne suffiront pas à me rassurer : aux vues de leurs intérêts, elles me semblent un chouia tronquées.

 

Alors, doit-on se résigner à sentir mauvais ? Pas du tout. Il existe bel et bien des déodorants sans sels d’aluminium. Mais souvent, vous y trouverez d’autres composés tout aussi toxique. Il faut donc décortiquer l’étiquette (pas le choix) et vous renseigner. Vous ne serez pas déçu du voyage ! Quant aux vendeurs, rares sont ceux qui connaissent leurs produits. Je crois que si c’était le cas, et s’ils avaient une conscience, ils ne le vendraient tout simplement pas.

 

Sinon, mangez complet, vivant, végétal (et là pas d’échappatoire : c’est bio ou rien !). Cela réduit les toxines et donc les transpirations malsaines. Mais les résultats sont très lents et très longs. Alors pour la toilette, lavez-vous au savon d’Alep et terminez par du bicarbonate de sodium. Pour ceux qui ne savent pas comment le mettre sous les bras : mouillez-le ! Faites-en une eau bicarbonatée que vous déposerez délicatement sous vos aisselles à l’aide d’un coton démaquillant.

 

Et puis tiens, je viens d’apprendre qu’en plus de ses vertus drainante pour la lymphe, l’huile essentielle Palma Rosa (les paumes de la Vierge) est un excellent anti-transpirant. Elle  coûte environ 7 euros et a un goût citronné. Je vais me renseigner pour savoir comment l’utilisez et je vous tiens au courant. Et si une âme charitable passait par là pour nous donner d’autres conseils cosmétiques, qu’elle n’hésite pas à nous les partager ! 😉

 

Wladislas BARATH


Sources :

 

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99 Commentaires

  1. Catar

    j ai lu votre publication concernant la nocivité de la pierre d alun
    En effet nous ne savons pas tout
    Mais vous omettez de mentionner qu il faut être attentif à l ettiquetage du déodorant

    La pierre d alun synthétique est annoncée comme « ammonium alum » qui se fixerait sur la peau et
    passerais dans le sang… donc serait cancérigène ou lié à des pathologies neuro dégénératives

    La pierre d alun naturelle est annoncée comme « potassium alum »
    Mais l aluminium contenu dans la pierre naturelle n a pas la même forme et donc n a pas la meme incidence sur notre santé.
    Il ne se fixe pas sur la peau, est éliminé par la transpiration ou sous la douche.

    Ne dramatisons peut être pas tout
    C est quand même bien efficace donc attention a l ettiquetage

    Réponse
    • Wladislas BARATH

      Il ne se fixe pas sur la peau, est éliminé par la transpiration ou sous la douche.

      A quoi sert-il alors ?

      Réponse
  2. Charoumane

    Après avoir recherché un déo efficace et non-toxique pour ma fille adolescente, j’ai trouvé l’huile essentielle de Palmarosa, d’une efficacité aussi redoutable que simple d’application.

    Le problème est que ses « copines » ont commencé a lui faire des remarques sur ce parfum « vieillot ».

    Du coup, je suis reparti pour des recherches et test de recettes de gel déo, à base de bicarbonate, d’eau, d’huile et d’épaississants, qui n’étaient pas très simples à réaliser, en si petite quantité, mais qui finissaient toutes par déphaser (séparation du bicarbonate, de l’huile et du gel) au bout de quelques temps.

    J’ai alors eu l’idée d’utiliser du gel d’aloe vera bio (jus d’aloe vera+ gomme xanthane) et d’y ajouter du bicarbonate et quelques huiles essentielles comme conservateur, anti-bactérien et parfum.
    Il n’y a pas plus simple à fabriquer et je mets le mélange dans un roll-on. Par précaution je secoue avant d’appliquer et au revoir les mauvaises odeurs.

    La recette pour un roll-on de 50ml:
    40ml de gel d’aloe vera ( du gel, pas du jus)
    5g de bicarbonate de sodium
    10 gouttes de palmarosa

    Personnellement je trouve l’odeur du Palmarosa trop « féminine », alors je mets 7 gouttes de palmarosa, 5 de menthe poivrée et 2 de citron vert.

    Réponse

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